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Sexe et Islam
Mickael Sall
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Aujourd’hui, lorsqu’on aborde la thématique du sexe, malheureusement, on constate qu’un grand nombre de personnes s’imaginent que l’islam s’oppose à toutes formes de plaisirs liés aux pratiques sexuelles. Allant jusqu’à supposer que la sexualité chez les musulmans est réprouvée par le Coran. Et hélas, bon nombre de musulmans sont convaincus à tort qu’un épanouissement spirituel ne peut aller de paire avec une vie sexuelle active et épanouie. D’ailleurs un sondage du CSA publié dans le Monde des religions en janvier 2005 confirme l’idée selon laquelle 72 % des Français considèrent que le Coran réprimande la sexualité contre 43 % pour le catholicisme et 38 % pour le judaïsme.

La négation de la sexualité que ce soit pour une religion ou une entité spirituelle reviendrait tout bonnement à renier la vie. Faut-il rappeler que l’Homme n’est rien d’autre que le fruit du rapport sexuel. En s’appuyant sur ce fondement le Prophète énonce une règle essentielle dans l’islam à savoir : « aucun vœux de célibat n’est valable dans l’islam » car c’est un déni de la nature humaine et une entrave au développement du cycle de vie. Dieu le très Haut dit dans le Saint Coran : « C’est lui qui a créé le couple du mâle et de la femelle à partir d’une goutte de sperme éjaculée ». s53 v45/46

Il faut savoir qu’il y a une très grande différence d’un point de vue islamique entre le vœu de célibat et le vœu de chasteté. En effet, la notion de chasteté en islam n’est point contradictoire avec le mariage car il s’agit tout simplement de préserver sa personne de toutes relations sexuelles considérées comme immorales. Le verset 5 à 7 de la sourate 23 l’explicite, Allah le très haut dit : « Ceux qui préservent leur chasteté sauf lorsqu’il s’agit de leurs époux ou leurs esclaves, ils ne seront point blâmés. Celui qui cherche une jouissance en dehors de ceux la voilà alors les transgresseurs. »

On peut donc être chaste tout en vivant en couple marié et épanoui dans sa sexualité. Par conséquent, nous notons ici que le spirituel encadre et organise la sexualité au lieu de prendre le parti de l’occulter. L’Homme ainsi ne pourra jamais se retrouver prisonnier de ses pulsions tel un animal. D’ailleurs l’interdiction de certaines pratiques telles : le coït anal, les relations sexuelles durant les menstrues, les pratiques homosexuelles, le viol conjugal, le sadomasochisme et autres dérivés, découle également de ce raisonnement. Il va sans dire que la position à l’encontre du détournement de mineur et de la pédophilie, entre autres, est aussi ferme.

Le sexe, entre tabou et fausse pudeur

L’islam, contrairement à l’opinion générale, ne connait pas de tabou. Dieu le-très-Haut nous dit dans son livre : « Et il ne vous a pas mis de gêne dans la religion » s22 v78. Le sexe ne fait pas exception à la règle. Il ne sert à rien de se réfugier derrière de fausses pudeurs. L’attitude de certains qui, malgré leur appartenance à l’islam, jugent au sein de leur foyer le mot « sexe » prohibé est absolument incompréhensible. En estimant le sujet tabou et honteux dans le cadre familiale, ils laissent leurs enfants assouvir leurs curiosités entre amis, ou en se référant aux médias ou encore à internet. Pourtant ils ne sont pas moins concernés que les adultes. Par ailleurs à terme, cette situation de frustration peut être à l’origine des formes d’excès que l’on retrouve chez l’adolescent.

L’islam parle de sexe

Le sexe est l’un des nombreux thèmes traités par le Coran et la sunna en toute objectivité et pudeur. Dieu nous dit dans son livre : « Elles sont un vêtement pour vous et vous êtes un vêtement pour elles… Cohabitez avec elles et recherchez ce qu’Allah a prescrit pour vous » S 2 V 183, V187 ou encore : « Vos femmes sont pour vous une terre labourée, allez comme vous voudrez à votre labourage » S2 V223.

Le Prophète, quant à lui, avait pour habitude de dire à ses compagnons : « lorsque vous souhaitez avoir des rapports avec vos épouses ne soyez pas tel l’âne » el Hakim autrement dit ne soyez pas comme ceux qui ne s’adonnent à aucune forme de préliminaires. Comme le précise également le Coran lorsqu’il dit : « adonnez-vous aux préliminaires » s2 v223. Toutefois, l’islam régit la sexualité par des règles bien précises.

En effet, l’islam est contre toutes relations hors union maritale. Ceci afin de préserver l’éthique, la fidélité et de garantir l’identité génétique de tout individus. Il ne peut donc y avoir de rapports qu’entre l’homme et son épouse, dans le respect des recommandations divines : « Vos épouses sont pour vous un champ de labour ; allez à votre champ comme vous le voulez » s.2 v223. Dans un autre verset, Il dit : « Lorsqu’elles se seront purifiées alors approchez-les comme vous l’a ordonné votre Seigneur » s.2 v222. A l’inverse des autres religions, le non-épanouissement sexuel peut être avancé comme motif valable de divorce, dans le cas où il n’y aurait plus de symbiose autour de l’activité sexuelle du couple et ceci pour diverses raisons. Il est rapporté d’après l’imam Tirmidhi dans son recueil de hadiths qu’une femme a demandé le divorce car son conjoint ne parvenait pas à lui apporter la jouissance dont elle avait besoin. Selon elle, il avait une micro-verge et le Prophète, paix et salut sur lui, accepta sa demande.

Le mariage de jouissance

Cette forme de mariage diffère de l’union islamique sur un seul point à savoir qu’elle est contractée pour une durée déterminée dans le seul but d’assouvir ses désirs sexuels. Certains peuples avaient pour habitudes lors de leurs différents voyages et déplacements de se marier temporairement selon la durée de leur voyage. A l’avènement de l’islam, cette pratique n’a pas été prohibée afin de ne pas heurter les sensibilités des tribus qui venaient tout juste d’embrasser l’islam et qui n’avaient ni la force ni la retenue face aux pulsions sexuelles. Puis cette pratique a été abrogée par le Prophète (psl) qui dit: « O les hommes ! Je vous avais autorisé le mariage temporaire et Allah a désormais interdit cela jusqu'au Jour de la Résurrection » Muslim.

Chères lectrices, chers lecteurs, le but de cet article visait à démontrer qu’il n’est pas nécessaire de se défaire de sa foi pour vivre sa sexualité, ni de faire abstraction de celle-ci pour s’épanouir dans sa foi. Les hommes se porteront, sans doute mieux, le jour où ils comprendront que la foi n’est point une entrave à la vie mais plutôt un garant.

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Suggestions

Sexualité chez les Musulmans

Faire ses petites ablutions avant de manger

Le Prophète, dans un hadith, a ordonné aux croyants de faire leurs petites ablutions lorsqu’ils sont en état d’impureté majeure et qu’ils souhaitent boire ou manger, et ainsi remettre les ablutions majeures à plus tard. Selon Seyidna ‘Ammar ibn Yassir, que Dieu l’agrée : « Le Prophète a permis à celui qui est en état d’impureté majeure et qui veut manger, boire ou dormir de faire ses petites ablutions ». (Tirmidhi). De ce fait, l’imam Ahmad et le madhab zahiri, que Dieu leur fasse miséricorde, considèrent que c’est une obligation, là où les autres oulémas le recommandent. C’est la vision obligatoire que nous adoptons.

Hedi Majdoub

il y a 2 ans

Sexualité chez les Musulmans

Après les menstrues se purifier avant tout rapport sexuel

Les oulémas divergent quant à la nécessité pour une femme de faire ses grandes ablutions à la fin de ses menstrues ou lochies avant même de pouvoir revivre la sexualité. Dans les trois écoles des imams Malik, Shafi’i et Ahmad, que Dieu leur fasse miséricorde, ils considèrent que du moment où le sang a cessé alors il est possible de s’adonner à la sexualité sans pour autant faire auparavant ses grandes ablutions. Quant à l’imam Abou Hanifa, que Dieu lui fasse miséricorde, dans son école juridique, il considère qu’il faut nécessairement que la femme fasse ses grandes ablutions avant tout rapport sexuel post menstrues. Cette divergence de point de vue est basée sur deux lectures différentes d’un même verset coranique, le 222ème verset de la sourate 2, Allah L’exalté dit: « Et ne les approchez que lorsqu'elles deviennent pures », c'est-à-dire après l’arrêt total des saignements et dans une autre lecture, « Et ne les approchez que lorsqu'elles deviennent purifiées », c'est-à-dire après les grandes ablutions. En regroupant ces deux lectures, nous pouvons donner une troisième vision qui nous semble la plus juste : toute relation sexuelle après l’écoulement des saignements est licite même s’il est meilleur d’attendre que la femme ait fait ses grandes ablutions.

Il faut souligner que le Coran a dix lectures, des variantes complémentaires les unes des autres qui se différencient sur la prononciation de quelques mots, ce qui permet de donner un sens plus large avec le même et unique verset. Notre maître le prophète, paix et salut sur lui, a dit : « le Coran a été révélé en sept lettres. » (Muslim)

Hedi majdoub

il y a 2 ans

Sexualité chez les Musulmans

Le sexe : cause de divorce ?

L’union des deux sexes est une nécessité vitale considérée comme sacrée par toutes les religions monothéistes lorsqu’elle est pratiquée selon les règles établies par ces religions. Différemment des autres religions qui bannissent le divorce quelque soit les circonstances, jugeant le mariage comme étant un engagement qui lie les deux intéressés « jusqu’à ce que la mort les sépare ». L’islam considère cet acte comme « le licite le plus décommandé par Allah » parce qu’il peut être la seule solution. Cependant c’est un acte qui ne doit être envisagé que lorsque toutes les autres solutions pour l’entente ont été étudiées.

Peuvent être cause de divorce toutes choses qui rendent difficile voir impossible la continuité de la vie conjugale et bien entendu les problèmes liés à la sexualité en font parti. D’ailleurs il est déjà arrivé qu’une femme ait demandé le divorce car son conjoint ne parvenait pas à lui apporter la jouissance dont elle avait besoin. Selon elle, il avait une micro-verge et notre maître le Prophète, paix et salut sur lui, lui accepta la demande comme le rapporte Tirmidhi. De ce fait, les quatre écoles juridiques s’accordent à considérer comme recevable l’argument de la jouissance sexuelle dans une demande de divorce, qu’elle émane de l’un ou de l’autre. Toutefois ils s’accordent sur le fait de préconiser la patience voir l’endurance car comme le dit notre seigneur : « Nous avons fait de certains d’entre vous une source d’épreuve pour les autres, sauriez-vous être endurant ? » S.25 V.20

Mickael Sall

il y a 2 ans